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Une parcelle d’ombre
Me suffit
Pour rêver
Un petit bout d’escalier
Pour ne pas chuter
Quand le soleil se fait fouet
Et que la cruelle lumière
Impose aux yeux
L’obscure tranchée
Là sous mes pieds
Chahla Chafiq a dû fuir l’Iran peu après la révolution de 1979, quitter son pays natal, mais aucun pouvoir, aucune forme d’adversité n’ont pu l’empêcher de continuer à vivre dans l’Iran culturel et littéraire. Bien au contraire, son exil français a permis à son écriture d'entrer dans des lieux interdits, sans passeport valide. [...] Chahla se tient sur le seuil de deux cultures, de deux langues, du réel et de l’imaginaire, à l’intersection des événements historiques et des expériences personnelles, de l’insoutenable cruauté de la répression et de la création.
Préface de Farzaneh Milani
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CHAHLA CHAFIQ, femme de Lettres et sociologue, est née et a grandi en Iran. Pourchassée par la police politique après l’instauration de la République islamique, elle est contrainte à l’exil. En France depuis 1982, elle s’engage dans le domaine des relations interculturelles. Parallèlement, elle publie ses premiers textes littéraires en langue persane chez des éditeurs iraniens expatriés, réservant le français à ses essais sur l’idéologisation de l’islam, la prison politique, les ressorts de la terreur et la situation des femmes. Un recueil de ses nouvelles, traduites en français, est publié par Métropolis en 2005. Sa thèse de doctorat, Islam politique, sexe et genre, à la lumière de l’expérience iranienne, est couronnée par le Prix Le Monde de la recherche universitaire en 2010. Elle fera l’objet d’un essai aux Presses universitaires de France l’année suivante. Avec son premier roman, Demande au miroir, paru à L’Âge d’Homme en 2015, Chahla Chafiq franchit la frontière jusque-là instaurée entre langues maternelle et d’adoption, signe d’une écriture devenue son lieu d’existence et l’expérience de la liberté.
En 2017, elle est admise au grade de chevalier de la Légion d’honneur, puis elle sera promue au grade d’officier de l’Ordre national du Mérite en 2021.
Les Instants poétiques de Chahla Chafiq conjuguent avec force l’intime et le politique.
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CHRISTIAN HUBERT-RODIER vit et travaille entre Paris et la Normandie. Sorti de l’École Normale Supérieure de la rue d’Ulm avec une agrégation de philosophie, il est nommé lecteur à l’Université de Padoue. Il s’installe à Venise, où il vivra six années décisives, dans la lumière des peintres du Cinquecento. Mais c’est au cours d’un été passé à New York qu’il se met à peindre, à l’ombre cette fois de la grande peinture américaine de l’après-guerre, à laquelle il voue une admiration qui ne s’est jamais démentie, à l’égal de celle qu’il nourrit pour les pionniers de l’abstraction : Kandinsky, Malevitch, Mondrian, non moins que pour Matisse et Miró.
À son retour en France, il se partage entre l’enseignement et le travail à l’atelier. Parallèlement à une thèse entreprise à l’EHESS, il assure un séminaire intitulé « Métaphysique, de la couleur » dans le cadre du Collège international de Philosophie : il s’agit de faire de la couleur – le sensible par excellence – une clef pour entrer dans le texte de la métaphysique, à partir de Platon.
Il a publié de nombreux textes sur la peinture, l’architecture et la photographie, et exposé à Paris ainsi qu’à l’étranger (Italie, Espagne, République tchèque).
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